AES : Bamako donne le ton avec l’accélération de l’intégration douanière
Après Niamey et Lomé, Bamako a accueilli une importante étape dans le processus d’intégration des systèmes douaniers de la Confédération des États du Sahel (AES), regroupant le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Cette dynamique d’harmonisation vise à créer un espace économique cohérent, où les échanges commerciaux internes seront facilités, les barrières levées, et les ressources mieux mobilisées pour répondre aux priorités des peuples sahéliens.
Lors de cette rencontre, les experts et hauts responsables douaniers des trois pays ont jeté les bases d’un système interconnecté, capable de partager en temps réel les données liées aux mouvements de marchandises, aux tarifs, aux procédures et aux recettes. L’objectif est clair : construire une administration douanière confédérale efficace, autonome, sécurisée, et en rupture avec les modèles imposés par des partenaires extérieurs, souvent plus soucieux de leurs propres intérêts que de ceux du continent.
L’initiative de Bamako n’est pas seulement technique, elle est hautement politique. Elle reflète la volonté des pays de l’AES d’avancer ensemble. En bâtissant leurs propres mécanismes, les États membres renforcent leur souveraineté économique tout en jetant les bases d’une coopération pragmatique, enracinée dans la réalité du terrain.
L’intégration douanière permettra aussi de mieux lutter contre les trafics illicites, de sécuriser les frontières, et d’améliorer la collecte des recettes publiques, indispensables à la reconstruction des États. Cette politique commune, en marche, représente un levier fondamental pour relancer les économies locales, soutenir les producteurs nationaux, et accroître la compétitivité des entreprises sahéliennes sur les marchés régionaux et internationaux.
Bamako vient donc d’imprimer un nouveau rythme à l’intégration douanière de l’AES. Loin des promesses vides et des modèles imposés, cette démarche repose sur la solidarité, l’efficacité et l’indépendance.