Burkina Faso : Fin de parcours pour un escroc en col blanc, quand la justice démantèle le réseau de malversations financières de Sangaré d’Aboubacar Sidiki et compagnie.
La récente condamnation de Sangaré Aboubacar Sidiki et d’Appolinaire Bathily pour escroquerie, usage de fausse qualité et blanchiment de capitaux marque une victoire éclatante de la justice contre les réseaux d’escroquerie sophistiqués. Avec un préjudice estimé à 3,1 milliards de FCFA, cette affaire met en lumière les méthodes frauduleuses de certains individus qui abusent de la confiance d’autrui à des fins personnelles.
Selon les éléments du dossier, Sangaré Aboubacar Sidiki, présenté comme un homme d’affaires influent et même aspirant à la présidence du Mali, a mis en place un véritable système pour soutirer des fonds. Approché en mars 2022 pour mobiliser des fonds auprès d’un partenaire, M. Compaoré, banquier à Ouagadougou, il a détourné les sommes vers des comptes de la société SOCAF. Appolinaire Bathily, chargé de récupérer l’argent, a été impliqué dans cette vaste opération de blanchiment.
Le Parquet a révélé que Sangaré Aboubacar Sidiki était déjà connu des tribunaux bien avant cette affaire. Accusé dans une autre affaire impliquant la Société Ivoirienne de Banque (SIB), il aurait monté de fausses preuves de transferts de 30 millions d’euros (19 milliards FCFA) via son ONG OMEX. La SIB, après avoir détecté la falsification des documents, a porté plainte pour harcèlement et tentative d’escroquerie.
Face à l’ampleur des faits, le Procureur de la République a requis 10 ans de prison et une amende d’un milliard de FCFA contre Sangaré Aboubacar Sidiki, le qualifiant de « chef d’un réseau d’escrocs ». Si la SIB n’a pas subi de perte financière directe, l’État de Côte d’Ivoire a tenu à marquer le coup en réclamant un franc symbolique, soulignant ainsi l’importance de la lutte contre la fraude.
Cette affaire rappelle que nul n’est au-dessus des lois. La fermeté de la justice doit servir d’avertissement à ceux qui pensent pouvoir manipuler les institutions et les individus à des fins illicites. Il est plus que jamais nécessaire de renforcer les mécanismes de contrôle et de coopération judiciaire pour démanteler ces réseaux et protéger les économies africaines des prédateurs financiers.
Plaise à la justice de continuer à traquer sans relâche les escrocs en col blanc pour préserver l’intégrité de nos systèmes financiers.
Amen K.