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Burkina Faso : Service National Patriotique, comment l’État forme la jeunesse à l’engagement civique et militaire.

À l’occasion de la cérémonie de fin de formation de la deuxième promotion d’appelés salariés, le Service National pour le Développement a tenu une conférence de presse pour éclairer l’opinion publique sur les contours du Service National Patriotique (SNP). Réinstauré en 2023 par la loi N°029-2023/ALT, ce dispositif vise à renforcer l’engagement civique et militaire des jeunes Burkinabè âgés de 18 à 35 ans, pour une durée de 12 mois.

Le SNP se décline en deux volets : une phase de production (contribution au développement socio-économique) ou une formation militaire et civique suivie d’une période de production. Le colonel Moctar Haïdara Kaboré, directeur général du Service National pour le Développement, précise qu’il existe deux catégories d’appelés. Les salariés, issus des secteurs public ou privé, continuent de travailler dans leur structure d’origine tout en versant un tiers de leur salaire au Trésor public. Les non-salariés, sélectionnés par tirage au sort, perçoivent un pécule mensuel de 40 000 FCFA et sont orientés vers des formations professionnelles ou des postes administratifs.

Certaines exemptions sont prévues, notamment pour les personnes de plus de 35 ans, les parents de trois enfants, les anciens militaires et les personnes en situation de handicap. Pour ces dernières, des modules adaptés sont en préparation. Les ajournements sont possibles pour les femmes enceintes ou les mères d’enfants de moins de deux ans, tandis que des suspensions ou transferts peuvent être accordés en cas de nécessité.

Une innovation majeure du SNP réside dans le rétablissement de sa dimension militaire, assortie de sanctions pour les déserteurs. Ces derniers s’exposent à une retenue salariale de 24 mois au lieu de 12. À l’inverse, les appelés salariés optant pour la formation militaire bénéficient d’une bonification réduisant leur contribution financière à six mois. Avec cette réforme, le Burkina Faso entend renforcer la cohésion nationale et la résilience de sa jeunesse face aux défis sécuritaires et économiques.

Amen K.

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