Afrique : du jamais vu, le karité atteint des prix exceptionnels en 10 ans

Karité

Le karité, surnommé l’or de la femme africaine, est un produit fréquemment utilisé dans 21 pays du continent Africain. Étant à un très bon prix ces dix dernières années, le Karité est aujourd’hui presque un prix minimum. « Un pic surprenant et brutal des prix » : c’est avec ces mots que les experts, eux-mêmes surpris, décrivent le marché du karité.

Un kilo d’amandes de karité dépassait rarement les 200 francs CFA, alors qu’aujourd’hui, le kilo s’échange au minimum à 250 francs CFA chez tous les gros producteurs d’Afrique de l’Ouest, et même à 300 francs CFA au Burkina Faso, au Mali et au Bénin. Une chance pour les producteurs. D’autant que la récolte est manuelle et que la culture n’est pas frappée par une augmentation des coûts de production comme tant d’autres.

Les industries sont désormais prises au dépourvu. « Le premier facteur de hausse est la demande soutenue chez les grands industriels exportateurs, notamment l’américain Bunge, et le danois AAK, mais aussi chez les transformateurs locaux », explique Pierre Ricau, analyste en chef du service d’informations sur les marchés agricoles N’kalô. Une demande qui se heurte à une production inférieure aux attentes. Les opérateurs n’avaient pas anticipé une baisse de la récolte et ont été pris au dépourvu, d’autant que ces derniers mois, ils ont peu stocké, voire pioché dans leurs réserves.

Le distinct facteur qui a accéléré l’augmentation des prix est lié à la disponibilité des amandes sur les marchés. Avec la fin de la saison des pluies, les vendeuses d’amandes de karité se concentrent sur les récoltes annuelles d’arachides et des céréales, et laissent leur stock d’amandes récoltées avant l’été à domicile. Ceci alimente un peu plus l’impression de manque.

D’un côté, la Guinée est un cas à part. Elle fait exception dans ce paysage de prix en augmentation. Le pays est éloigné géographiquement des deux principales zones de commercialisation que sont le Ghana et le Burkina Faso, et n’abrite pas sur son territoire d’usine de transformation industrielle. La pression sur l’offre guinéenne est donc moindre et les prix plus bas que dans les pays voisins.

À supposer que les prix en Guinée ont une marge de progression, à l’échelle régionale, « il n’est pas impossible que les prix retombent légèrement d’ici à quelques semaines » selon le service N’kalô. Notamment, parce que « beaucoup de commerçants qui détiennent des stocks de karité et spéculent à la hausse vont commencer à vendre une fois que la hausse des prix aura pris fin », ce qui fera augmenter l’offre sur la vente.

Juliette 

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