Cinéma : Wakanda Forever, les panthères noires prennent le pouvoir

Wakanda Forever: Deux ans après la mort de son interprète Chadwick Boseman, le super-héros Marvel revient au cinéma mercredi 9 novembre. Ainsi donc, Ryan Coogler et l’ensemble de la distribution rendent hommage avec sobriété à l’acteur disparu et à son personnage.
Wakanda Forever s’affirme comme un troublant miroir de la réalité. Une forme de catharsis pour les personnages, les acteurs et les spectateurs endeuillés par la perte de Chadwick Boseman. Les bandes annonces n’en faisaient pas secret. Le récit reprend dans un monde où le roi T’Challa est lui aussi décédé. « Mais ça ne veut pas dire qu’il n’est plus là ». Insiste sa mère, la reine Ramonda (Angela Bassett) auprès de sa fille Shuri (Letitia Wright). Dans ces conditions, profondément bouleversée, la princesse joviale a laissé place à une jeune femme. Cette dernière rongée par la colère et la culpabilité de n’avoir rien pu faire pour sauver son aîné.
Difficile de retenir ses larmes lors d’une séquence d’ouverture poignante qui se prolonge avec un générique Marvel très particulier. Au fond, cette émotion ne quittera jamais le film qui, avant d’être une ode d’une douceur absolue à sa star disparue, reste un produit Marvel au cahier des charges bien rempli.
Black Panther : Wakanda Forever introduit de nombreux personnages dans le MCU d’où, la brillante Riri Williams (Dominique Thorne), qui aura droit à sa propre série Ironheart sur Disney+, et le redoutable Namor (Tenoch Huerta). Souverain de Talokan, un royaume caché au plus profond des océans, ce dieu aux pieds ailés en appelle à l’aide des Wakandais quand son peuple est menacé. Alors, c’est bien tout ce qu’on vous dira d’une histoire jusque-là gardée secrète.
En somme, aussi bien au Wakanda qu’aux États-Unis, les femmes prennent nettement le pouvoir dans cette suite. Riri Williams, inventrice américaine géniale, affirme comme un symbole : « On peut être jeune, brillante et noire. »
L’« empowerment » (empouvoirement) féminin qui a tardivement gagné les films de super-héros est clairement affiché. De même, l’africanisation de l’intrigue est plus prononcée. Everett Ross, de la CIA, n’a qu’un rôle anecdotique. Cette fois, c’est une jeune femme africaine-américaine de 19 ans qui se bat aux côtés des Wakandais pour sauver le monde.
Cependant, Black Panther : Wakanda Forever reste avant tout un film d’action diablement efficace, porté par une bande originale marquée par le grand retour de Rihanna, après 6 ans de silence radio. Les 2 h 41 passent à la vitesse d’un jet de lance de la générale Okoye. On se demandait si Black Panther pourrait survivre sans perte de qualité à la mort de son rôle-titre. La réponse demeure positive.
JUKIETTE