Soudan : Les pluies intenses ont fait six morts mercredi 18 août dans l’État du Nil au nord de la capitale.

Devant sa porte d’entrée, Hiba Fadil Allah est perchée sur des sacs de sable. Ses pieds frôlent la surface du Nil. Il s’exclame: Ça, c’est la barricade qu’on a construite. Mais l’eau est rentrée dans la maison par l’autre côté. Si le niveau augmente encore on sera dépassé. On craint que ça soit pire que l’an dernier.
ce n’est que le début de la saison des pluies qui s’étend jusqu’au mois d’octobre. Les autorités craignent que le pays traverse à nouveau un épisode de crues sans précédent. En 2020, le Nil avait débordé à son plus haut niveau depuis un siècle causant une véritable catastrophe humanitaire.
À certains endroits, il faut emprunter de petites barques en bois pour traverser les rues transformées en rivières. Chez Mohammed Saddiq, l’eau s’est infiltrée par le sol malgré les murs en béton. L’an dernier, toute la maison a été engloutie par le Nil. Dans la rue, tu marchais, tu avais de l’eau jusque-là, à la poitrine. Les autorités locales ont mis en place une digue de terre de 7 mètres de large pour 2 mètres de haut. Mais en trois jours, la digue s’est effondrée.
Il est à rappeler que en 2020, au Soudan, les inondations avaient détruits plus de 100 000 logements. À el-Kalakla, de nombreux habitants s’étaient réfugiés dans un camp de fortune installé sur un terrain de foot au milieu du quartier.
Ali ABOUBAKAR