VIH/Sida : Plus de 300 enfants perdent la vie chaque jour

En cette Journée mondiale de lutte contre le sida, jeudi 1er décembre, il est crucial de rappeler que pour faire reculer l’épidémie il ne faut pas oublier les plus vulnérables, à savoir les enfants, grands oubliés du dépistage et des soins, alors que les solutions médicales existent.
Quatre décennies après le début de la riposte au VIH, les inégalités persistent au niveau des services les plus élémentaires comme le dépistage et le traitement. Aujourd’hui encore, 1,7 million d’enfants de moins de 15 ans vivent avec le VIH (dont 84 % en Afrique subsaharienne). À peine la moitié d’entre eux (52 %) reçoivent le traitement antirétroviral dont ils ont besoin pour rester en vie (et ce chiffre est encore plus bas en Afrique de l’Ouest et du Centre (35 %)). Sans médicament, un enfant séropositif sur deux n’atteint pas son deuxième anniversaire. Conséquence : chaque jour, 300 enfants meurent de causes liées au VIH.
La plupart des infections pédiatriques à VIH sont dues à la transmission du virus de la mère à l’enfant, durant la grossesse, l’accouchement ou l’allaitement. Mais parce qu’elles redoutent la discrimination associée à la maladie (stigmatisation d’une violence parfois extrême) et craignent d’être rejetées par leur entourage, beaucoup de mères ne se font pas tester et ne sont pas correctement prises en charge. Loin des grandes villes, l’accès aux tests PCR nécessaires au diagnostic des enfants peut être difficile. Beaucoup d’enfants continuent ainsi de naître avec le VIH, alors que depuis plus de vingt ans les thérapies permettent d’empêcher la transmission d’une maman enceinte à son bébé.
Quelques progrès dans la lutte
Des progrès ont été réalisés au cours de la dernière décennie, réduisant de 44 % le nombre de nouvelles infections et de 55 % la mortalité liée au sida, a fait savoir la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique. Enumérant l’aide apportée par son organisation, Dr Matshidiso Moeti a affirmé que ces progrès ont été accomplis parce que l’OMS et les partenaires ont : plaidé en faveur de l’utilisation à une plus grande échelle des nouvelles technologies de prévention et de traitement du VIH et soutenu cette expansion; fourni des orientations sur les combinaisons de prévention, de dépistage et de traitement du VIH; renforcé les capacités des pays à améliorer la disponibilité et la qualité des données; élargi l’accès à des médicaments, à des outils de diagnostic et à des technologies sanitaires d’un prix abordable et soutenu les plans nationaux de rattrapage du traitement du VIH en Afrique de l’Ouest et centrale.
Les progrès lents et les inégalités persistent
Cependant, il ressort des données de l’OMS sur la riposte mondiale au VIH Sida que depuis le début de la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) et d’autres crises mondiales, les progrès réalisés dans la lutte contre la pandémie de VIH ont ralenti et les ressources disponibles ont été réduites, un recul qui met des millions de vies en danger.
Juliette K.