Burkina Faso : Le gouvernement fait appel à la France pour le changement de l’ambassadeur Luc Hallade

À Ouagadougou depuis une quinzaine de jours, le gouvernement de la transition avait affirmé « ne plus avoir confiance en l’ambassadeur de France Luc Hallade » et réclame aux autorités françaises, son remplacement. Mercredi 4 janvier 2023, une source diplomatique jointe par notre rédaction à Ouagadougou, a déclaré que les autorités burkinabé ont envoyé depuis le 20 décembre 2022, un courrier officiel à Paris pour exiger le remplacement de son diplomate.
En effet, Luc Hallade représente un obstacle pour le développement de la lutte que mène le gouvernement. Il y a de cela quelques mois, des milliers de jeune Burkinabé, ont réclamé le démantèlement de la base française de Kamboinsin et le départ de cet ambassadeur de France pour le Burkina Faso. Le 12 décembre dernier, ce même ambassadeur avait lancé un courrier appelant les ressortissants français vivant dans la ville de Koudougou (100 km de Ouagadougou) à quitter cette ville pour des raisons de sécurité.
Ainsi, en juillet 2022, le gouvernement burkinabé avait protesté contre les propos de Luc Hallade qui avait qualifié la situation sécuritaire au Burkina Faso de guerre civile tout en minimisant les efforts des Forces de Défense et de Sécurité burkinabè dans la lutte contre le terrorisme, lors d’une audition du groupe d’amitié France -Afrique de l’Ouest au sénat de la France. Partant de ses actions venant de cet ambassadeur, le choix du gouvernement burkinabé est porté haut. Luc Hallade doit forcément représenter un obstacle pour ce pays.
Pour rappel, le 23 décembre 2022, le gouvernement de la transition du Burkina Faso a déclaré « persona non grata » la Coordinatrice résidente/Coordinatrice humanitaire des Nations Unies et responsable désignée dans le pays, Barbara Manzi. À cet effet, la ministre burkinabè en charge des Affaires étrangères Olivia Rouamba avait expliqué que « c’est l’individu qui n’est pas en phase avec la vision du moment au Burkina Faso » ajoutant que le gouvernement burkinabé reproche à Barbara Manzi d’avoir pris la « décision unilatérale » d’évacuer les familles du personnel des agences du système des Nations Unies sous prétexte que la situation sécuritaire de Ouagadougou était menacée.
Par conséquent, avant l’expulsion du responsable des Nations-Unies, deux citoyens français avaient été interpellés pour activités d’espionnage des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) et expulsés du territoire burkinabé dans la nuit du 17 au 18 décembre 2022. Le Burkina Faso est actuellement dans une phase de reconquête territoriale et tout obstacle devrait être banni.