Burkina Faso : Les chercheurs ont trouvé un remède efficace contre les jassides du cotonnier

jassides

Dans le cadre de lutte contre les jassides cotonnière au Burkina Faso le week-end dernier, l’Association interprofessionnelle du coton du Burkina (AICB) accompagnée de ces partenaires, a organisé une visite à Bama sur un site de recherche de l’INERA. L’objectif a été de constater de visu les résultats de la recherche pour conter les jassides en culture cotonnière.

En effet, la campagne cotonnière 2022-2023 au Burkina Faso, a été marquée par l’apparition d’une nouvelle espèce de jassides contre laquelle les traitements disponibles se sont avérés inefficaces. Visiblement, cela a négativement impacté la production, avec des conséquences douloureuses sur l’ensemble de la filière. Raison pour laquelle, les acteurs de la filière ne sont pas restés inactifs.

A l’exemple de l’INERA qui a été mis à contribution pour trouver un traitement avant la campagne 2023-2024, des recherches documentaires ont été effectués. Ainsi, il a été découvert que cette espèce de jassides était connue en Inde et qu’il y avait des traitements efficaces. C’est dans la même dynamique que le gouvernement de la transition de Kyélem de Tambèla, dirigé par S.E.M le Capitaine Ibrahim Traoré a pris la dérogation pour l’importation et l’utilisation de produits qui, jusque-là, n’étaient pas autorisés dans les pays membres du CILSS dont le Burkina Faso. C’est alors que l’INERA a présélectionné une quarantaine de principes actifs contre la nouvelle espèce de jassides. Après des tests, trois ont été retenus. Il s’agit du GRACIA 10 EC à 300ml/ha ; du FLONICAMIDE 50%WG à doser 100g/ha et du JACOBIA 350 EC à 500ml/ha.

Cependant, la visite week-end dernier était sur le site où ces trois produits ont été expérimentés. Selon les visiteurs dont N’Kambi Nikiébo, président de l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPCB) et de l’AICB. « Après cette visite, on est vraiment satisfait. Tous les producteurs ne peuvent pas être présents, mais nous qui les représentons ici, sommes satisfaits des résultats qu’on nous a présentés ici. On ne savait pas comment on allait affronter la campagne, on nous a montré que ce produit lutte efficacement contre ces jassides-là. Donc, on est confiant. On va aller dans tous les hameaux de culture où se trouvent les producteurs pour leur dire qu’effectivement, il n’y plus d’inquiétude, le produit est trouvé », s’est-il réjouit.

En d’autres termes, selon Dr Hamidou Traoré, Directeur de l’INERA, les chercheurs qui travaillent pour la protection des cultures reçoivent « des produits qu’on présente à l’INERA pour tester l’efficacité et la sélectivité. L’efficacité, c’est pour voir si le produit marche par rapport aux bioagresseurs, tout ce qui est vivant et s’attaque aux cultures. Ensuite, ils vont tester la sélectivité. Le produit peut être efficace, mais est-ce qu’il protège la culture, est-ce qu’il protège d’autres qui sont dans le système de culture. Nous avons testé certains produits vis-à-vis des insectes ravageurs de coton. Il y a des insectes qui sont au Burkina depuis longtemps et la campagne passée, il est apparu d’autres insectes qu’on ne voyait pas d’habitude. Les produits qu’on utilisait étaient inefficaces contres ces nouveaux insectes. D’où les recherches dont vous avez ce matin pu constater les résultats ».

En somme, après la visite, les acteurs se sont retrouvés à Bobo-Dioulasso pour des échanges. Des échanges qui ont porté principalement sur la disponibilité des produits, leur mise à disposition des producteurs à temps, la formation des producteurs sur l’utilisation des nouveaux produits, leurs coûts. Éventuellement avec cette solution, le Burkina Faso pourrait récupérer sa 1ère place pour la production cotonnière 2023 -2024.

Aline Ouédraogo 

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