Côte-d’Ivoire : point d’étape sur la lutte multinationale du chocolat ivoirien

La Côte-d’Ivoire mène une lutte multinationale du chocolat pour un meilleur revenu des planteurs et rendre plus durable la filière de l’or brun. Développer un réseau d’usines de transformation des fèves de cacao, c’est l’engagement des autorités ivoiriennes dont le pays est premier producteur mondial avec deux millions de tonnes.
Des publicités pour des engrais et la machette crocodile le long de la route. Des fèves qui sèchent au sol sur des bâches noires dans les villages. Et la végétation, cacaoyers, hévéas, fromagers et tecks, entre autres, omniprésente. Tel est le paysage dans la Nawa, la principale région cacaoyère de Côte d’Ivoire, située à 380 kilomètres au nord-ouest d’Abidjan. En cette fin d’octobre 2022, en pleine campagne de commercialisation de l’or brun, les camions remplis de fèves affluent vers les coopératives.
Si la région contribue à faire de la Côte d’Ivoire le premier producteur mondial de cacao, avec plus de 2 millions de fèves par an, elle illustre aussi le double combat dans lequel le pays est engagé pour rendre sa filière plus durable. Ce qui n’est autre que la lutte contre la déforestation et contre le travail des enfants.
Identifiés de longue date, ces défis ont été pris à bras le corps ces dernières années, les efforts ayant redoublé depuis 2018 et le lancement d’une initiative avec le Ghana, deuxième producteur mondial de fèves, pour obtenir une meilleure rémunération des cacaoculteurs, le maillon faible de la chaîne mondialisée du chocolat.
Tant sur la déforestation que sur le travail des enfants, la tâche est considérable. Avec l’essor de la cacao culture, la Côte d’Ivoire a perdu près de 90 % de ses forêts, celles-ci passant de 16 millions d’hectares dans les années 1960 à moins de 3 millions actuellement. Malgré les réformes en cours, les connaisseurs de la filière estiment qu’un tiers des fèves commercialisées sont toujours issues des 234 forêts classées que compte le pays (entre 10 et 15 %) selon le Conseil café-cacao (CCC), le régulateur du secteur.
Avec le DRD de 400 dollars par tonne/an, c’est plus de 500 milliards de Fcfa par an qui viennent dans l’économie ivoirien pour permettre aux planteurs d’améliorer leur niveau de vie. Lors d’une réunion économique, le directeur général du Conseil café-cacao avait affirmé que le recensement des producteurs et la distribution des cartes est en cours.
Cette carte du producteur qui comprend la superficie des vergers et une puce bancaire permet de faire les transactions. En outre, avec cette carte, la Côte-d’Ivoire pourrait désormais assurer la traçabilité du cacao et garantir le paiement du prix fixé par le gouvernement aux producteurs.
Ornella