Bénin : La Victoire du Président Patrice Talon vient d’être approuvé par la cour constitutionnelle lors des législatives

Le camp du Président Patrice Talon a remporté la majorité des sièges avec 81 sièges sur 109 que compte le Parlement, a déclaré le 12 janvier la Cour constitutionnelle, à l’issue d’un vote marquant le retour de l’opposition au Parlement après quatre ans d’absence.
Après quatre ans d’absence, l’opposition fait son retour à l’Assemblée nationale. Avec 24,2 % des voix, Les Démocrates (LD) raflent 28 sièges, autant que le Bloc républicain (29,17 % des suffrages), mais quasiment deux fois moins que l’Union progressiste-Renouveau (53 sièges ; 37,5 %). Ces deux dernières formations, proches de la mouvance présidentielle, confirment la mainmise du président Patrice Talon sur l’échiquier politique depuis sa première élection en avril 2016. Mais, avec un taux de participation de 38,6 %, le scrutin n’a pas mobilisé les Béninois.
Pour Les Démocrates, le parti cofondé par l’ancien président Thomas Boni Yayi, cette entrée au Parlement est capitale, mais elle ne contente personne. En attribuant 28 sièges au mouvement, la CENA « a provoqué notre surprise et notre désaccord, ont-ils fait savoir dans un communiqué publié dans la nuit. Le parti rejette ce verdict qui ne reflète pas la volonté du peuple de faire des Démocrates la première force politique du pays ». Le principal parti d’opposition, qui dénonce « une corruption massive des électeurs à travers la distribution de billets de banque et les flagrants délits de bourrage d’urnes », a déposé des recours auprès de la Cour constitutionnelle qui doit rendre définitifs, vendredi, les résultats. « Le parti exhorte les militants au calme et à la sérénité en attendant son avis, ont écrit les responsables du mouvement. Il les invite à se tenir prêt pour tout mot d’ordre qui conviendrait face à la situation. »
Même si Les Démocrates s’imposent dans les villes de Cotonou et de Parakou, la déception est à la hauteur des espoirs que leur liste avait suscités. En 2019, à cause d’un nouveau cadre législatif, l’opposition n’avait pu se présenter, donnant lieu à un Parlement « monocolore ». Ces législatives avaient été marquées par des violences faisant au moins deux morts, une abstention record (plus de 70 %) et une coupure d’Internet, des faits rares dans un pays réputé pour sa stabilité et sa vigueur démocratique.
Quatre ans plus tard, Les Démocrates avaient reçu le 18 novembre 2022 le récépissé définitif qui les autorisait à participer au scrutin de dimanche après un véritable marathon administratif, la liste ayant d’abord été rejetée (à cause d’attestations fiscales manquantes pour quatre candidats), avant d’être repêchée in extremis par un arrêt de la Cour constitutionnelle puis d’obtenir le feu vert de la CENA.