Ghana : La pression sur le gouvernent s’intensifie à cause de l’inflation galopante

Dans les rues du Ghana samedi 5 novembre, des centaines de ghanéens se sont mobilisés. Ces derniers ont manifesté pour dénoncer la dégradation de la situation économique du pays. Les protestataires ont réclamé la démission du Président Nana Akufo-Addo et celle du ministre des Finances Ken Ofori-Atta, tous deux accusés de mauvaise gestion de la crise.
Un record, l’inflation est actuellement à 37% au Ghana. Une semaine avant la manifestation, le président Nana Akufo-Addo avait promis de « rétablir l’ordre » sur le marché des changes pour contrecarrer la dévalorisation de la monnaie nationale, le cédi. Le Président Akufo-Addo s’était aussi engagé à soutenir la production locale. Ceci, en vue de réduire la dépendance aux produits importés. Des mesures voulues rassurantes mais qui n’ont pas convaincu le peuple Ghanéen.
En effet, les ghanéens se sont vêtus de T-shirt rouge (couleur de deuil dans le pays), au cours de cette manifestation. L’objectifs a été d’exiger le départ du Président Nana Akufo-Addo. Effectivement, lors de la manifestation pacifique, nombreuses pancartes ont été brandies. Sur ces derniers, on pouvait lire : « Les hommes politiques mangent ; les Ghanéens souffrent » et « Démissionnez ou soyez destitués ». Accusé de Favoritisme, clientélisme et corruption, le Président est dans l’œil du cyclone.
Les populations tempêtent. De plus, l’éducation est en berne ainsi que la flambée des prix des produits de base. Des ingrédients du cocktail explosif semblent réunis. Les 3 milliards de dollars attendus du FMI font craindre une cure d’austérité. D’ailleurs, cette décision du Président de solliciter le FMI a fait naître la crainte que le gouvernement impose des mesures d’austérité qui accableraient un peu plus la population, déjà confrontée à l’explosion des prix.
Pour rappel, un accord de prêt de plusieurs milliards de dollars est en cours de négociation avec le Fonds monétaire international. Avant son élection en 2016, le chef de l’État avait pourtant assuré qu’il se passerait de l’aide internationale. C’était son slogan : Ghana Beyond Aid. C’est-à-dire, le Ghana au-delà de l’aide. Le 1er juillet 2022, il a annoncé qu’il solliciterait de nouveau l’aide du FMI. Quelques jours après de nouvelles manifestations contre la vie chère à Accra. Le Covid et la guerre en Ukraine ont laminé l’économie ghanéenne. Un changement de direction qui inquiète. En outre, les Ghanéens craignent des mesures d’austérité à venir.
Ornella K.