La santé public en danger face aux productions de faux...

Une calamité responsable de plus de 100 000 morts par an en Afrique, selon l’Organisation mondiale de la santé. Enjeu de santé publique mais aussi économique. Des initiatives sont mises en place depuis plusieurs années pour tenter de contrer ce phénomène. Force est de constater que son achèvement est toujours loin de l’évidence.

Antibiotiques, antidouleurs, traitements contre la diarrhée, contre le VIH et toutes sortes de maux, vendus en boîte ou à l’unité, sur les étals des marchés ou à même le sol comme on les appelle, des « pharmacies par terre ».

Dans de nombreux pays, l’explosion du coût de la vie pousse les populations à trouver des remèdes les moins chers et donc les moins certifier.

Le Nigeria est le premier pays à destination de produits contrefaits en Afrique. Il représente un vaste marché de 200 millions d’habitants où le système de santé est l’un des plus défaillants au monde. La Naf dac, agence nationale de contrôle de qualité classée par l’OMS de 163 sur 191, estime qu’au moins 17 % des médicaments ne sont pas conformes aux normes.

Parti de, 75 milliards de dollars en 2010, le chiffre d’affaires du trafic des produits médicaux falsifiés est évalué à 200 milliards de dollars en 2014. Soit deux fois plus que le trafic de drogue. Ce trafic rapporte énormément.

Lors d’un panel de discussions, tenu mardi 23 août à Lomé, au Togo, la mise en place d’une Agence africaine de médicaments a été entériner. Ce panel a réuni des ministres de la Santé des pays africains et des représentants de l’OMS. L’idée n’est pas nouvelle, l’Union africaine en avait donné l’impulsion en 2019.

Plusieurs pays du continent doivent s’unir autour d’un pacte pour criminaliser le trafic de faux médicaments en introduisant « des lois et des sanctions pénales » dans leurs juridictions. D’après la déclaration jointe publiée par les dirigeants de ces pays, ce trafic « participe au financement de la criminalité transnationale organisée et est une grave menace sécuritaire ».

ORNELLA K.