POLITIQUE

Burkina Faso : L’initiative de S.E Kyelem de Tambela, pour la mutualisation des efforts entre États membres dans la lutte contre le terrorisme

L’initiative d’Accra, faut-il le rappeler, est un forum créé en 2017 et regroupant le Ghana, la Côte d’Ivoire, le Togo, le Bénin et le Burkina Faso (le Mali, le Niger et dernièrement le Nigeria ont la qualité de pays observateurs). L’objectif est de mutualiser les efforts entre États membres pour mieux lutter contre le terrorisme qui a mis pied au Sahel et avance dangereusement vers la côte.

Mais l’Initiative avait manqué quelque peu d’initiatives, se contentant jusque-là de quelques réunions et opérations ponctuelles sans impact réel sur le terrain. La décision de mettre en route une task force apparaît comme un début de mise en œuvre de ses ambitions. Un premier pas dans le bon sens ! Mais pour voir les 2 000 premiers hommes de la force conjointe sur le terrain, aux trousses des terroristes, il faudrait réunir 550 millions de dollars d’ici-là.

Pour régler ce problème de trésorerie, les Etats semblent, pour l’heure, avoir choisi de tendre la sébile vers les bailleurs de fonds, notamment l’Union européenne (UE) et l’Angleterre, au grand dam du Premier ministre burkinabè, Me Apollinaire Kyelem de Tambela, qui a plaidé à Accra pour un financement endogène de l’organisation pour ne pas subir les états d’âme de « généreux donateurs ».

Pour ce faire, Me Kyelem de Tambela a suggéré le prélèvement d’une taxe sur la vente de certains produits comme le coton, le café et le cacao. Plus facile à dire qu’à faire dans l’immédiat, même si l’idée semble généreuse et aurait permis à l’Initiative d’Accra d’éviter le syndrome du G5 Sahel. Cette organisation qui a fait long feu avait souffert des engagements non tenus des partenaires financiers, avant que le Mali ne signe définitivement son acte de décès en se retirant de l’institution.

Au-delà du nerf de la guerre qui reste donc une équation irrésolue, on n’est pas plus avancé quant à la composition des éléments de la force conjointe. La Primature ont dans un premier temps annoncé l’envoi de 2 000 soldats étrangers au Burkina avant de faire un rétropédalage. Face au tollé soulevé par cette première information sur les réseaux sociaux, le gouvernement s’est fendu d’un communiqué dans lequel il a assuré qu’« il n’a jamais été question de déployer des troupes étrangères sur le sol burkinabè ».

laredaction

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *